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Interview de Jun-Ichi Takeda


Interview de Jun-Ichi Takeda




Jun-Ichi Takeda est le traducteur/adaptateur qui a travaillé sur les sous-titres français de toutes les œuvres Gundam sorties jusqu'à aujourd'hui chez BEEZ Entertainment, à l'exception de Gundam Wing. Il avait signé auparavant, et chez le même éditeur, la traduction de la série Witch Hunter Robin.




Cosmic-Era : Bonjour à toi Jun, et tout d'abord merci de nous accorder cette interview exclusive ^^.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs, en quelques mots ?


Jun-Ichi Takeda : Je m'appelle Jun-Ichi Takeda, je suis Japonais et je suis né à Paris il y a 33 ans.
Je suis entré dans le monde de l'animation en 1992 en signant un dossier spécial Gundam dans le numéro 8 d'Animeland, qui était à l'époque un fanzine. J'ai depuis écrit d'autres articles, très épisodiquement, dans Animeland ainsi que dans quelques autres fanzines. Je suis actuellement traducteur adaptateur free-lance à temps partiel, travaillant notamment pour BEEZ. Je précise "à temps partiel" car ce n'est pas ma véritable profession : j'occupe en effet une tout autre profession à plein temps, ce qui fait que je traduis sur mon temps libre, mes jours de congés et mes vacances en gérant habilement mon emploi du temps.

C-E : Entrons dans le vif du sujet ! Comment as-tu connu la saga Gundam ? Par quelle série ? Et pourquoi as-tu accroché ?

J-I T : En 1985, un de mes amis, lui aussi Japonais né et ayant grandi en France [1], m'a montré des K7 vidéo que sa famille lui avait enregistré puis envoyé depuis le Japon. Sur cette K7 se trouvaient les épisodes 37 et 42 de Zêta Gundam. Ce fut mon premier vrai contact "conscient" avec Gundam. Je précise "conscient" car je me souviens très vaguement avoir vu le premier épisode TV de Gundam lors d'une rediffusion vers 1982. Evidemment, je n'en garde qu'un souvenir vague et confus, vu que ça remonte à plus de vingt ans.

Mais revenons-en à Zêta Gundam. Faisant partie de ce que l'on appelle couramment la "génération Goldorak", j'ai toujours été depuis fan de science-fiction et de robots géants. N'ayant connu que des séries telles que Goldorak, Voltron, l'Empire des Cinq, etc., c'est avec une grande stupéfaction que je découvrais Zêta Gundam. Ce fut pour moi un véritable choc, une sorte de révélation !
Le graphisme soigné des personnages, un très beau générique (la chanson, je veux dire) très éloigné de ce que je connaissais à l'époque en France, un scénario particulièrement dramatique, le ton adopté par la mise en scène, le design des robots. C'était pour moi quelque chose d'inconnu, de nouveau et de terriblement exaltant. Je découvrais ce qu'on appelle maintenant le "Real robot" et je découvrais que j'aimais beaucoup cela.

C-E : On échappe pas à ces questions triviales : peux-tu nous citer tes personnages, MS, ou autres préférés dans la saga ?

J-I T : Mes personnages préférés ? Ma foi... Préféré n'est pas le terme. Je n'ai pas de personnage "préféré", mais des personnages que je trouve remarquables, ou très intéressants.
Le capitaine Steiner dans Gundam 0080, par exemple. Un personnage droit et intègre, en marche vers une fatalité qu'il sait inévitable mais qu'il suivra car il est dévoué à sa cause, aussi désespérée soit-elle. [Balise SPOILER] La conversation qu'il a avec le tenancier du bar dans l'épisode 3 ou 4 est très révélatrice [fin de balise SPOILER].
Qui d'autre ? Certainement pas les personnages nés de l'imagination démente de Yoshiyuki Tomino [2] qui ont la particularité d'avoir un grain et qui auraient vraiment besoin de suivre une thérapie ! (rire)
Quant aux Mobile Suits, je pencherai pour le RX-178 Gundam Mk.II de Zêta Gundam ou encore toute la famille des "GM" (RGM-79, RGM-179, RGM-86, RGM-89, etc.). Evidemment, c'est purement une question de goût, rien à avoir avec les supposées prouesses techniques de ces engins. Mais en fait, aux MS, je préfère les vaisseaux, ma préférence allant au Near Argama (Gundam ZZ) ou au Ra-Kailam (CCA).

C-E : Comment en es-tu venu à la traduction dans le "milieu" professionnel (manga puis anime) ?

J-I T : Un peu grâce au réseau de connaissance tissé avec Animeland. Un de leurs collaborateurs de l'époque, D. Schmitt, m'a demandé de traduire le premier volume du manga d'Appleseed. Hélas, suite à un profond désaccord avec Glénat, je suis parti en claquant la porte et en leur interdisant de mettre mon nom (c'est d'ailleurs pourquoi c'est l'un des seuls volumes à ne pas porter le nom du traducteur).
En 1996, P.Laffine, un autre ancien collaborateur d'Animeland travaillant alors pour les éditions Tonkam, me contacte pour me proposer de traduire "Urusei Yatsura – Beautiful Dreamer" (Attention, c'est une édition en VHS qui n'a rien à voir avec la version DVD éditée par Kaze).
Ce fut ma première expérience de la traduction d'anime, mais je n'en garde qu'un souvenir très nébuleux. Hélas, cette expérience n'a pas été réitérée puisque j'ai préféré entrer dans une entreprise japonaise de renom (et donc choisir un emploi sûr), plutôt que de choisir la voie de l'animation japonaise (un peu plus précaire).

C-E : Comment procèdes-tu en général lors d'une traduction/adaptation, quel est ton état d'esprit ?

J-I T : Je m'efforce dans la mesure du possible de regarder la série en entier avant de commencer à traduire. Ça me permet de m'imprégner du scénario, des personnages, d'essayer de comprendre la psychologie et les comportements qui leur ont été attribués, afin de mieux comprendre leur mode d'élocution, de pensée et surtout, les relations qu'ils entretiennent entre eux. Ce qui me permet de mieux cerner les subtilités des dialogues, vu qu'il existe moults non-dits et sous entendus dans la langue japonaise, et donc de mieux les traduire.
Ce premier visionnage me permet également d'ébaucher très rapidement dans ma tête des traductions et surtout d'anticiper sur les difficultés d'adaptation à prévoir.

Le problème est que je suis extrêmement critique envers mon travail. J'aime aller dans les détails et quand je ne suis pas satisfait ou quand j'ai le moindre doute, je n'hésite pas à recommencer à zéro.
Le sous-titrage professionnel en France impose des limites très sévères (lisibilité des sous-titres, nombre de caractères par ligne, par sous-titre, par image, par plan) qui n'existent pas aux USA ou dans le fansub (j'en ai fait un peu, aussi) par exemple, et qui rendent le travail excessivement compliqué.
De ce fait, le travail d'adaptation est assez long et pénible : je passe mon temps à corriger mes traductions, y compris jusqu'au dernier moment, en studio. Et même quand je lis plus tard mes propres sous-titres sur DVD, je trouve toujours matière à corriger à droite et à gauche, de me dire que j'aurais pu traduire de telle ou telle façon.

En ce qui concerne la traduction elle-même, je traduis tout d'abord d'un seul jet, au fur et à mesure que les phrases arrivent. Quand je butte sur une phrase, je fais une traduction brute (genre "toi tapis persan plus mdr moquette fumer lol") que je peaufinerai au deuxième passage ("fumer les tapis persans, plus que la moquette, te met d'humeur joyeuse"). Juste après ça, .j'effectue une première relecture, pour corriger les fautes de traduction et les fautes de français les plus évidentes, rectifier la formulation de certaines phrases.
Quelques jours plus tard, quand j'ai un peu plus de recul, je refais une seconde relecture : je repasse sur toutes les phrases sur lesquelles j'ai pu émettre le moindre doute, n'hésite pas à modifier des scènes entières, raccourcir certaines phrases : c'est là qu'intervient le vrai travail d'adaptation. Viennent ensuite quelques relectures destinées traquer les dernières coquilles et fautes de français cachées et oubliées. Comme j'aime me compliquer la vie, il arrive parfois que j'effectue au total quatre ou cinq vagues de relecture/correction. Quand les délais sont très courts, ça tombe hélas à deux ou trois.

C-E : Ca te prend un temps considérable donc. A quelle cadence boucles-tu un épisode ou une série en moyenne ?

J-I T : La traduction brute d'un épisode ne doit pas prendre plus de 4-5h... quand je suis très en forme. En général, comme je préfère prendre mon temps, il me faut bien une journée complète par épisode : j'ai le temps de manger, boire, aller aux toilettes, faire un aller-retour Paris – Papeete en navette spatiale (rayer la mention inutile). Après, faut compter minimum 1h par correction ?

C-E : Dans quelles circonstances as-tu été contacté par BEEZ ?

J-I T : C'était lors de Japan Expo... Je ne me souviens plus de quelle année ! 2002 ? 2003 ? En fait, j'y suis allé à la base pour filer un petit coup de main au stand Bandai, pour faire avec Y.W. Laurence (ancien rédacteur en chef d'Animeland) des démonstrations de montage de maquette plastique comme j'en avais fait les années précédentes.
Ce que j'ignorais, c'est qu'il n'y aurait personne de Bandai sur le stand, qui serait tenu par des personnes de chez BEEZ (Y. Pons et K. Fukuda), et que lesdites personnes avaient déjà entendu parler de moi par le biais de Bandai France alors que je n'avais jamais entendu parler de BEEZ !

Tu vas me demander : "mais comment se fait-il que Bandai France connaissait déjà ton nom ?". Hé bien, encore une fois grâce à Y.W. Laurence qui m'avait présenté très tôt aux commerciaux successifs de Bandai France chargés de commercialiser les maquettes Gundam Wing en France. Il m'avait présenté en qualité de "spécialiste de Gundam", articles d'Animeland à l'appui. Ça remonte évidemment bien longtemps avant la diffusion de la série TV correspondante, car bien de l'eau a coulé sous les ponts entre les deux.
En fait, pour être tout vous dire, j'ai rédigé à l'époque pour Bandai France, quelques numéros de la Newsletter du fan-club Gundam Wing, que la société essayait à grand peine de lancer par le biais de leurs timides ventes de maquettes (je crois que ça a fait un flop...). Peut-être que quelqu'un s'en souvient encore ?

C-E : Ca a été effectivement un flop (les maquettes ^^;). A ce propos, t'a-t-on recontacté pour le lancement des maquettes de Gundam SEED en France ?

J-I T : Oui, pour traduire certaines notices de maquettes au 1/100 mais ça s'est arrêté là.

C-E : Quel a été ton sentiment lorsque tu as appris que ce serait toi qui allais sous-titrer MS Gundam, Char contre-attaque, et Gundam F91 ?

J-I T : La joie ? L'exultation ? Ça faisait un peu plus de dix ans que j'en rêvais. Mais pas de traduire moi-même Gundam, oh non ! Non, à l'époque, je ne faisais que rêver de voir Gundam traduit en français. Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je traduirai Gundam moi-même ! Mais au fil des années, mon entourage s'est plu à penser que j'étais la personne la plus indiquée pour ce travail (je rappelle qu'en ce qui me concernait, je n'avais plus touché à la traduction depuis 1996). Apparemment, c'est aussi ce Bandai France et BEEZ ont estimé et j'avoue que finalement, je ne suis pas totalement mécontent de leur choix.

C-E : Quelle approche as-tu pris pour une œuvre aussi importante pour toi ?

J-I T : Euh... Une approche tout sauf objective, donc très subjective, avec beaucoup de parti pris, énormément de passion. Beaucoup trop. Le début fut très car je voulais rester absolument fidèle à l'œuvre originale, mais les limitations draconiennes (et je pèse mes mots) du sous-titrage professionnel ne le permettaient pas. Je devais faire des phrases plus courtes, adapter de façon souvent drastique, occulter ou sabrer des pans de phrase entiers à mon plus grand malheur, m'obligeant à faire des compromis inacceptables (pour le fan que j'étais).
En fait, ma qualité de fan m'a beaucoup plus handicapé qu'autre chose, car je n'arrivais pas à prendre suffisamment de recul pour adapter avec souplesse. C'est un écueil qui guette tout traducteur/adaptateur un peu trop fan de l'œuvre qu'il traduit, et qui menace donc potentiellement tout fan d'animation japonaise qui souhaiterait se lancer dans la traduction professionnelle.
En ce sens, la traduction de Witch Hunter Robin m'a grandement aidée à acquérir une certaine pratique et une plus grande habitude de l'adaptation, ce qui m'a permis d'aborder Gundam Seed avec beaucoup plus d'assurance.

C-E : Passons à une autre chronologie... Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que ce serait toi qui allais sous-titrer Gundam SEED ?

J-I T : J'étais très content. La série m'avait bien plu lors de sa diffusion au Japon (je suis assez bon public, sauf quand je suis de mauvaise humeur). Là où j'étais moins content, c'était des délais de livraisons exigés par BEEZ.

C-E : D'ordinaire, les DVD d'anime, en France, sont sous-titrés de façon assez consensuelle. Or, on a pu constater sur Gundam SEED (et autres) une adaptation plus riche, qui va jusqu'à une vulgarité certaine par moments. Peux-tu nous expliquer le pourquoi de ce parti pris, et les éléments qui t'y ont amené ?

J-I T : Comme tout le monde le sait, la version française de Gundam Seed est directement adaptée de la version doublée américaine, alors que les sous-titres sont directement traduits du japonais.
Qui dit version doublée dit diffusion potentielle à la TV. Qui dit TV dit "adaptation plus soft", car il faut édulcorer pour la TV, alors que pour les sous-titres, c'est déjà moins strict.
Personnellement, je suis partisan du "on restitue fidèlement". Je ne me contente pas de traduire ce qui est dit, mais dans la mesure du possible, j'essaie de faire passer dans la traduction le ton, les émotions, le caractère du locuteur, même si ça sonne parfois très cru.

Alors oui, on m'a reproché ce langage parfois très vulgaire. Je suppose qu'il s'agit notamment du mode d'élocution de Clotho, Shani et Orga ? Le problème est que ces personnages s'expriment réellement ainsi : je n'allais tout de même pas les faire parler comme des aristocrates ou des gentlemen britanniques ? J'ai donc estimé que s'ils juraient comme des charretiers, il fallait les faire parler tels quels : c'est non seulement plus fidèle, mais c'est plus vivant et plus crédible.
Bref, lorsque je suis arrivé au moment de la série où ils apparaissent, j'ai tout de suite demandé à BEEZ jusqu'à quel point je pouvais aller dans la vulgarité. La réponse de BEEZ a été "tu as le feu vert, tu traduis comme dans la VO".
Et encore, j'ai dû édulcorer et adapter un peu : les insultes dans la VO sont très répétitives et peu variées (comprenez : le français est tellement plus inventif en matière d'injures ;) ).

C-E : Qu'as-tu pensé lorsque tu as appris que ce serait toi qui allais sous-titrer Gundam SEED Destiny ?

J-I T : Ah, là j'étais nettement moins enthousiaste (rires). La série m'avait déçu, sans pour autant verser totalement dans l'hystérie des guerres saintes menées par beaucoup de fans contrariés à travers le monde.

C-E : Quelle approche as-tu pris pour traduire cette série, qui est loin de faire l'unanimité chez ses spectateurs ?

J-I T : Il faut vraiment que je réponde à cette question ? Bon, ma réaction première a été "on va pas se fouler pour cette série, pas autant que pour les autres : ça ne vaut pas le coup de se casser le cul...".
Puis je me suis dit que professionnellement parlant, ça serait craignos (mon naturel japonais est revenu au grand galop). Cette série ne mérite pas un oscar, mais ce n'est pas une raison pour saloper le boulot. Non seulement on pourrait m'accuser de parti pris (inacceptable chez un traducteur/adaptateur), mais on pourrait également imputer la médiocrité de la série à ma traduction ! Je m'efforce donc de traduire le plus fidèlement possible. Je me permets parfois de pousser l'adaptation un poil plus loin, les techniques de sous-titrage sur cette série étant maintenant un peu plus libres, mais dans l'ensemble, je n'ai rien changé à ma façon de traduire. Ah, si ! GSD sera un peu moins vulgaire, sauf pour un personnage particulièrement teigneux.

C-E : Passons à un autre type de questions :

T'intéresses-tu aux autres séries dont traite Cosmic-Era (RahXephon et Evangelion). Si oui, qu'en penses-tu ?


J-I T : Evangelion en son temps, oui. La fin m'a beaucoup fait rire : splendide pied de nez fait aux otakus, leçon de morale un peu pédante, quelque soit l'interprétation qu'on ait pu en faire, la fin m'a beaucoup plu, indépendamment de ce qu'avait pu être la série.
Pour RahXephon, j'ai été tout de suite conquis par cette série, injustement accusée d'être une copie ou un ersatz d'Evangelion. Je ne partage évidemment pas cet avis.

A part ça, on me connaît comme étant un grand fan de Gundam, pourtant Gundam n'est PAS ma saga de science fiction préférée, loin de là ! Ça vous la coupe, hein ?
Ma saga préférée, c'est celle des Héros de la Galaxie (Ginga Eiyuu Densetsu). Ensuite vient Patlabor, et ce n'est qu'en troisième que vient Gundam.
Par ailleurs, mes préférences en matière de longs-métrages ou de manga m'amènent dans des directions radicalement différentes : le Tombeau des lucioles, Urusei Yatsura, Mitsuru Adachi, Planètes, Tokyo Godfathers, etc...

C-E : Peux-tu nous parler un peu de "GinEiDen", qu'on ne connaît malheureusement que trop peu en France ?

J-I T : Aaah, ça ne va pas être possible, ça ! (rires)
Vous me demandez de parler en quelques lignes de la plus longue série d'OVA de l'histoire (162 épisodes) tirée de pas moins de 18 romans ? D'une saga dont le scénario fait passer celui de Gundam pour un conte pour enfants en bas âge ? Je préfère vous inviter à consulter le site de http://www.logh.net/ pour plus de renseignements.
Laissez-moi juste vous dire que graphiquement, c'est parfois très médiocre et il ne faudra pas vous arrêter à ce genre de détails. Car scénaristiquement parlant, ça vous scotche à l'écran : c'est passionnant, c'est très riche, très complexe et en plus, ça vous fait découvrir les trésors de la musique classique !
Elle est trop peu connue en France, mais je pense que c'est un peu le cas un peu partout dans le monde, y compris au Japon. C'est pourtant la plus formidable saga de la SF japonaise...

C-E : Sur quelle série de Gundam voudrais-tu travailler à l'avenir ?

J-I T : En priorité ? Gundam 0080, puis Gundam 0083. Peut-être The 08th MS Team pour clore le chapitre de la Guerre d'Un An ? Zêta Gundam, qui reste ma série favorite, ne passe qu'en quatrième position. Car pour aussi favorite qu'elle soit, je conçois qu'elle n'est pas prioritaire.

C-E : Aurais-tu aimé être chargé de la traduction du manga "Gundam – The Origin" ?

J-I T : Oui.

C-E : Que penses-tu de sa traduction ?

J-I T : Je ne l'ai pas lue.
En général, je ne lis pas de manga traduits et je ne regarde jamais les sous-titres français, que ce soit mes traductions ou celles des autres : je ne veux pas être déprimé (surtout par mes propres traductions) !

C-E : Ce manga est-il aussi bon qu'on le prétend ?

J-I T : Je ne sais pas ce qu'on prétend en France sur ce manga (en VO), mais je suis persuadé que sa réputation est bien en dessous de ce qu'elle devrait être.
Voir Gundam dessiné en manga, par le character-designer original de la série, est déjà un événement en soi (vous en connaissez beaucoup, vous ?). L'histoire ne se contente pas de reprendre le scénario de la première série : elle va beaucoup plus loin ! Le manga explore le passé inédit de certains personnages, lève le voile sur certains événements historiques réduits jusqu'alors à de vagues allusions, apporte de nombreuses réponses à des questions restées jusque-là sans réponses. Gundam The Origin est très certainement LE manga ultime sur Gundam. Qui plus est, il bénéficie d'un graphisme attrayant qui constitue une très agréable alternative à la série TV ou aux films (aux graphismes vieillissants) pour connaître l'histoire de Mobile Suit Gundam.

C-E : Quels sont tes principaux loisirs ?

J-I T : Avant de faire de la traduction, je faisais de la maquette plastique. J'en fais depuis l'âge de 10 ans et j'ai même été médaillé au championnat européen de maquettisme en 1990. Hélas, depuis que la traduction me prend quasiment tout mon temps libre, mes boîtes de maquettes non montées prennent la poussière...
Du coup, mes loisirs actuels se résument à la lecture de romans de SF, le visionnage de la nouvelle série de Battlestar Galactica, de drama (feuilletons japonais). Euh... Les bouffes entre copains, les voyages. Ah, et puis l'argent, les voitures, les femmes, la drogue et la chasse aux escargots bleus mongoloïdes de la Suède Equatoriale (rayer les mentions inutiles).

C-E : Ton actualité ?

J-I T : Ah, actualité dans le cadre de la Japanim ? J'essaie déjà de boucler GSD, on verra après... ^__^;;;

C-E : Merci de nous avoir consacré de ton temps, et à la prochaine ! ;)"



[1] L'ami en question travaille aujourd'hui pour Konami Digital Entertainment Co. et plus précisément chez Kojima Production...
[2] Le créateur de la saga Gundam.